La force de votre inconscient pour puiser dans vos ressources

La partie visible de la conscience est très petite

Hypnothérapeuthe à Lanton - Bassin d'Arcachon

Cas clinique

Thierry est un patient de 62 ans, marié, depuis peu à la retraite. Il est passionné par la « bunker archéologie » (découverte et recensement de l’agencement des bunkers de la 2ème guerre mondiale). Il est atteint d’une obésité massive. Il a su au cours de ses différentes prises en soins perdre jusqu’à 10 kilos, puis il en a repris faisant ainsi à plusieurs repises le yoyo. Quand j’accueille Thierry en consultation, il me semble figé, ankylosé dans une situation qui se répète.Il m’explique qu’il oscille entre céder à la tentation qui lui procure un réconfort éphémère, et la capacité à se sentir assez fort pour ne pas y céder. Dans son discours, il évoque des moments où l’envie prend le dessus, il ne pense plus qu’à ça. Cette pensée devient alors très bruyante, obsédante. Un rictus se dessine sur son visage et dit : « mon bon côté est en sourdine ». C’est ensuite le passage à l’acte.

La séance d’hypnose a été proposée en fin de consultation, suite à cette ambivalence rencontrée, entre céder aux tentations bruyantes et la bienveillance en sourdine de son
savoir-faire. Dans ce contexte, je lui ai proposé un exercice où les suggestions ont été portées sur des boutons de volume, des curseurs. La séance est bâtie autour de deux boutons. Des boutons semblables à ceux que l’on peut trouver sur des vieilles radios, peut-être même des radios similaires à celles présentent dans les blockhaus. A ces métaphores, il est proposé au patient le déplacement de ses mains sur ses cuisses. Mouvement de va et vient, comme s’il actionnait ces boutons, ces curseurs de volume.
Après la phase d’induction, le patient est amené à la phase de dissociation en lui proposant de se balader dans les pinèdes et qui sait peut-être découvrir un nouveau blockhaus. Sur le parcours, dissimulé entre des arbres sous des branchages, se dessine l’entrée d’un de ces bâtiments. 

Grâce au VAKOG la pièce est explorée, jusqu’à la découverte d’une radio posée près d’autres équipements de transmission. Arrivent les suggestions, avec ce bouton étiqueté « tentation ». Commence le travail avec l’objectif de diminuer ce volume. Il lui est demandé de porter attention au petit écran muni d’une aiguille, juste au-dessus du bouton sur la face avant de la radio. Cette aiguille qui est peut-être dans la zone rouge de la tentation ou peut- être pas. La proposition est de faire osciller cette aiguille en diminuant le volume à l’aide dudit bouton. A ce mouvement d’aiguille une proposition est faite, associer le mouvement des mains sur ses cuisses sous forme de va et vient, et laisser entrevoir le rythme que ses mains vont pouvoir … (silence et ratification). Au début les mouvements sont hésitants, puis ils prennent forme, à un rythme plutôt constant. Un temps est consacré aux ressentis et aux sensations que procure la baisse de l’intensité de la tentation. Sur l’autre bouton, celui du « savoir-faire », le but est de tendre vers une augmentation du volume. Le postulat est pris que ce patient pourra, grâce à l’ancrage proposé, se réapproprier ultérieurement les sensations qu’il va découvrir pendant la séance. Il dispose de bonnes ressources, de par son vécu de perte de poids réussie et lui faire ressentir à nouveau tout le bien-être que cela lui procure. Même proposition sur la mise en mouvement par les mains sur ses cuisses afin d’actionner l’augmentation du volume du bouton « savoir-faire ».

L’objectif de la proposition de cet exercice est de remettre en mouvement le patient, situation qu’il a déjà expérimentée. Les mouvements des mains sur les cuisses sont là pour compléter et enrichir le vécu sensoriel. Le vakog est largement utilisé car les patients en situation d’obésité ont souvent une altération sensorielle. Cela permet également de valoriser son estime en ayant réussi à réinstaurer du mouvement et de pouvoir retrouver de bonnes sensations grâce à l’ancrage.

Quatre semaines plus tard, thierry m’a témoigné sa satisfaction de cette séance improvisée.
Tout d’abord, il semble détaché de son poids alors qu’il a perdu trois kilos. Il explique ensuite que la séance lui a ouvert les yeux sur un problème récurrent, l’ambivalence et ceci ne concerne pas seulement la diététique. Au cours de la discussion, le patient a exprimé qu’il était satisfait de la mise en application « des mécanismes que vous avez initiés et quifonctionnent ».

Nous sommes chaque jour, dans notre pratique auprès des patients en situation d’obésité,
confrontés à cette problématique. En effet, la personne atteinte de cette pathologie
chronique est en lutte perpétuelle. Elle fait face à une balance décisionnelle entre poursuivredans l’immobilité ou se mettre en action. Ceci peut se reformuler aussi par la balance coût/bénéfice, entre la personne que l’on est et celle que l’on souhaiterait être. Dans ce combat quotidien, chaque élément de la balance, favorisant le statu quo ou en faveur du changement, a une bonne raison pour rester sur ses positions. Nous pouvons y voir là, grâce à l’hypnose, une façon de pouvoir proposer une expérience différente pour explorer cette ambivalence et un levier pour les mettre en action.

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